Je suis réveillée par minuscule
rayon de soleil en plein visage, il est encore tôt et la sonnerie du réveil
n’est pas près de retentir, je meurs de sommeil mais je n’arrive plus à me se
rendormir. Je suis encore saisie par l’angoisse dans un mélange de nausée et un
creux dans l’estomac, d’une part les hormones et d’autre le doute :
« est-ce que tout va bien ? », demande-je d’une petite voix à
mon ventre.
Mais bien sûr que tout va bien, il
n’y a rien qui puisse me faire croire le contraire mais l’angoisse persiste
avec le terrible: « et si...? ». Et entre le : « et si
jamais… ? » tant de choses, impossible dormir malgré qu’une demi
heure de sommeil en plus me ferait le plus grand bien. Mais ce n’est pas moi
qui décide et un violent spasme stomacal
m’oblige à quitter mon lit d’un bond pour me précipiter aux toilettes…
comme chaque matin depuis trois mois. Je laisse M. D. prolonger son sommeil
tandis que je prends ma douche et commence à me préparer pour mon rendes vous
deux heures plus tard. Sous l’eau de la douche, l’angoisse revient à la charge pendant
que je regarde avec tristesse les affreux bleus à l’intérieur de mes bras tout
en pensant à l’incompétence de l’infirmière qui aura eu tant de mal à me faire
une toute petite prise de sang jeudi dernier ? Je frissonne rien qu’à
l’idée d’avoir à y retourner au moins cinq fois – si l’excessive précaution du
corps médical ne dispose autre chose pour prolonger ma torture.
Más
tarde, un beso de despedida luego de un “que tengas un buen día” y me dispongo
a desayunar algo ligero rogando porque las galletas y el vaso de leche no me
hagan a pasar un mal rato.
Plus tard, un baiser d’au revoir
suivi d’un “bonne journée chéri” et je m’apprête à prendre un léger petit
déjeuner en priant pour que les biscuits et le verre de lait ne m’obligent pas
à vivre un sale quart d’heure.
Es
hora de partir, la mañana es fresca y primaveral, veinte minutos de marcha y me
encuentro en la recepción del consultorio para luego pasar a la sala de espera.
Un cuadro de cielo azúl se cuela a través de un tragaluz que pareciera reclamar
un poco de agua y jabón. Las sillas son incómodas, una lámpara de halógeno
zumba iluminando una mesita que desborda de viejas revistas maltratadas. Miro
el reloj y como llegué temprano, sé que mi espera será larga. Con resignación
tomo una de las revistas y le echo un ojo al crucigrama que algún otro paciente comenzó con su
escritura ilegible.
Il est temps de parti, le matin est frais
et printanier, vingt minutes de marche et je me retrouve à l’accueil du cabinet
pour ensuite passer à la salle d’attente. Un carré de ciel bleu se détache de
la seule fenêtre au plafond, fenêtre qui semblerait réclamer un peu d’eau et du
savon. Les chaises ne sont pas confortables, un plafonnier d’halogène bourdonne
en éclairant une petite table basse qui croule sous un amas de vieux magazines
défraîchis. Je regarde ma montre et comme je suis arrivée en avance, je sais
que mon temps d’attente sera long. Je me résigne à prendre un des magazines et
je jette un coup d’oeil à la grille des mots croisés que quelqu’un avait déjà
entamé d’une écriture illisible.
A mi alrededor, las
demás personas que me acompañan en la sala de espera se ocupan como pueden, una
envía textos de
su teléfono, otra se absorbe en la lectura de algún artículo de la revista
people que se le deshoja en las manos, una más se pierde en la contemplación de
alguna mancha en el techo y una a una se van, dejándome sola, de nuevo con mi
angustia.
Autour de moi, les autres gens qui
m’accompagnent dans la salle d’attente s’occupent comme ils le peuvent, il y en
a un qui envoie des sms, un autre est plongé dans la lecture d’un article du
magazine people qui s’effeuille entre ses mains, un de plus est absorbé dans la
contemplation d’une tache quelconque au plafond et puis, un par un, ils s’en
vont me laissant toute seule, encore avec mon angoisse.
Por
fin llega mi turno, una vez la puerta cerrada me quito los zapatos y me acuesto
en la cama de examen descubriendo mi vientre que empieza a sobresalir mientras
que el ecografista hace algunas anotaciones y prepara el material para realizar
el ultrasonido. Un poco de gel, la sonda que se pasea por mi vientre y la pantalla
nos muestra una imagen llena de sombras, comienzan las explicaciones y poco a
poco mi angustia da paso a la emoción. Todo está bien, bebé ha crecido, se
mueve, tiene dos brazos, dos piernas, un perfil que comienza a definirse -practicamente
el mismo que el de su hermano- y su corazón late como una locomotora...
Sé
que está ahi –lo sabía incluso antes de hacer la prueba de embarazo- y sé que
está bien a pesar de mis miedos irracionales, pero en este instante, esa imagen
lo hace casi tangible, ha dejado de ser una idea para convertirse en algo real
y después de todas esas semanas de incertidumbre, de temer –como de costumbre- que
cualquier trágica eventualidad ocurra y pasar de la alegría al llanto ante el
abanico de posibilidades, hoy por fin respiro serena y por primera vez desde
que comenzó el embarazo, siento como me invade una ola de esperanza y felicidad
carente de miedos. Y qué importa si he pasado días infernales o si tengo qué
enfrentarme diez veces a la torpeza de quién no le atina a mis venas y me deja los
brazos como escurridor? Quizas sean las hormonas o mi naturaleza cursilona, pero
me parece que el milagro de la vida no tiene comparación...
Je sais qu’il est là –je le savais
avant même de faire le test de grossesse- et je sais qu’il va bien malgré mes
peurs irrationnels, mais à cet instant, cette image le rend presque tangible,
il est passé d’être une « idée » pour devenir concret et après toutes
ses semaines d’incertitude, de craindre –comme toujours- que n’importe quel
événement tragique survienne et passer de la joie aux larmes dans un éventail
de possibilités, je peux en fin respirer soulagée et pour la toute première
fois depuis le début de la grossesse, je me sens envahir par une vague de
bonheur et d’espoir sans la moindre trace de peur. Et qu’importe si j’ai vécu
des jours infernaux ou s’il faut subir dix fois la maladresse de quelqu’un qui
n’arrive pas à trouver mes veines et me laisse alors les bras comme des
passoires ? C’est peut être à cause des hormones ou de ma nature fleur
bleu, mais je trouve que le miracle de la vie est simplement incomparable…
De
vuelta a casa, la primavera me abraza con todo su esplendor, lirios, narcisos y
tulipanes me saludan mientras que los cerezos explotan en miles de pétalos
blancos y rosas bajo un cielo intensamente azúl. El sol brilla y el viento
acaricia mi cara mientras voy caminando con una sonrisa idiota pensando que si
bien la vida está llena de un sinfín de preocupaciones, en este preciso momento
es simplemente perfecta.
De retour à la maison, le printemps m’entoure de toute sa splendeur, iris, jonquilles et tulipes me saluent tandis que les cerisiers explosent en milliers de pétales roses et blancs sous un ciel bleu intense. Le soleil brille et le vent caresse mon visage alors que je marche en arborant un sourire idiot tout en me disant que bien que la vie soit toujours parsemée d’embûches, à cet instant précis elle est juste parfaite.
Si,
la vida es bella y la primavera no irá a decir lo contrario...
Oui, la vie est belle et ce n’est
pas le printemps qu’ira dire le contraire...