lundi 13 avril 2015

Plâtre-ro y yo: Arraigo domiciliario / Plâtre-ro et moi: Détention à domicile

Si bien ningún artefacto eléctronico adornaba mi tobillo, el yeso que me cubría hasta debajo de la rodilla cumplía bien su función al hacerme imposible aventurarme más allá de mi puerta... y así sería durante toda mi condena.

Bien que je n'en avais pas aucune sorte d'engin électronique attaché à ma cheville, le plâtre qui couvrait ma jambe jusqu'au dessous du genou accomplissait fort bien sa fonction en me rendant impossible de m'aventurer au delà de la porte d'entrée... et il serait ainsi pendant toute le durée de ma condamnation. 


Mi primer día como madre discapacitada de tiempo completo comenzó con la visita de la enfermera que, religiosamente, vendría todos los días a sacarme de la cama para inyectarme, si bien entendí, un tipo de anticoagulante y evitar las maravillosas complicaciones ligadas a una inmobilización como la mía, inyección que podía ser bastante dolorosa -y que luego descubriría que existe en versión pastillas para tomar- y la buena noticia -porque había una!- era que podía optar entre convertir mis muslos en coladeras o dejarme alfiletear el vientre... En general, por más Drama Queen que me declare, en el fondo tiendo a buscar el lado positivo de las cosas y ver el vaso medio lleno pero a los tres días de vivir con un yeso, ya comenzaba a sospechar que el asunto iba a  ser mucho peor de lo que había pensado.

Mon premier jour en tant que mère à plein temps handicapée commença avec la visite  de l'infirmière qui, religieusement, viendrait tous les jours m'arracher du lit pour m'injecter, si je bien compris, une sorte d'anticoagulant pour éviter ces merveilleuses complications liées à une immobilisation telle que la mienne, produit qui pouvait faire un mal de chien, cela va de soi -et que plus tard j'allais découvrir qu'il existait en version comprimés à avaler-  et la bonne nouvelle -parce qu'il y en avait une!- c'était que je pouvais choisir entre transformer mes cuisses en véritables passoires ou me laisser picoter le ventre... En général aussi Drama Queen que je puisse l'être, au fond de moi je tends à chercher le côté positif des choses et voir le verre à moitié plein mais après trois jours de vivre avec un plâtre, je commençais sérieusement à me douter que l'affaire allait être bien pire que je n'y en avais pensé.

Con toda la buena voluntad del mundo y dado que estaba sola -M'sieur D. tenía que seguir yendo a la "mina"-,  me propuse afrontar la titanesca tarea de seguir con mi rutina a pesar del yeso y mis muletas lo mejor que pudiera. Lo cierto es que luego de que al mediodía me dejaran a Petit Monstre después de la escuela sin que nadie se preguntara cómo haría para preparar la comida, cambiar pañales y atender las solicitudes omnipresentes de mis hijos - simplemente, ser mama de dos niños pequeños sin poder usar libremente mis manos y mis pies, vaya-, tuve que aceptar que me era imposible. Fue así que por la segunda vez en mi vida y en los ocho años que llevo en Francia, me sentí completa y absolutamente sola. No, peor: completa y absolutamente sola con dos menores en los brazos al más puro estilo dramático de Remi.


Avec toute la bonne volonté du monde et vu que j'étais seule -M'sieur D. devant continuer d'aller à la "mine"-, je m'ai disposé à affronter de mon mieux la titanesque tâche de poursuivre ma routine malgré le plâtre et mes béquilles. La vérité c'est que, après qu'on me dépose Petit Monstre à midi après l'école sans que personne ne se demande comment j'allais faire pour préparer à manger,  changer des couches et répondre aux sollicitudes omniprésentes  de mes enfants -tout simplement, être la mère de deux jeunes enfants sans avoir liberté de mouvements de bras et jambes, pardi!- j'ai eu à accepter qu'il m'était impossible. C'est ainsi que pour la deuxième fois de ma vie et dans les huit années passées en France, je me suis senti complète et absolument seule. non, pire: complète et absolument seule avec deux mineurs dans les bras au plus pur style dramatique de Remi sans famille.

Finalmente -y por el bien de todos- hubo que organizarse de otra manera, así que me vi obligada a separarme de Miss Candy durante el resto de la semana. Hay que decir que Petit Monstre me fue de gran ayuda en este trago amargo y es increíble lo que un niño de casi cuatro años puede entender y asumir y si algo positivo ha salido de ésta fabulosa experiencia, es la soprendente capacidad de adaptación del que quizas debería empezar a llamar, mi Principito. 

Finalement -et pour le bien de tout le monde- il a fallu s'organiser différemment, ainsi j'ai fus obligée d'être séparé de Miss Candy pour le reste de la semaine. Il faut dire que Petit Monstre m'a été de grand secours dans cette mauvaise passe et c'est incroyable ce qu'un enfant âgé de presque quatre ans peut comprendre et assumer et s'il y en ressort quelque chose de positif de cette fabuleuse expérience, c'est l'étonnante capacité d'adaptation de celui que je devrais peut être commencer à appeler, mon Petit Prince.


Sí, los días - y sobre todo las noches- eran largos, penosos y hasta dolorosos y no tanto por mi fractura en sí misma, sino por los piquetes diarios que tenían mis piernas y brazos llenos de moretes -sin olvidar mi problemita de hemofobia. Ignoro si en México son tan meticulosos con estas cosas ni si el IMSS se contenta sólo de enviarte a tu casa con tu maravilloso yeso -espero que no- y como afortunadamente jamás me rompí nada estando allá, no puedo comparar.  Pero lo cierto es que la vaga e increíblemente ingenua esperanza de que me cambiaran el yeso a los quince días, cuando checaran la evolución de mi pobre pie, me daba fuerzas para continuar. Más cuando empezaron los dolorosos problemas circulatorios que no conseguían aliviar ni los fuertes antálgicos con derivados del opio que me recetaron - y que invariablemente me hacían pensar en Baudelaire. Si hubiera sabido lo que me esperaba... Ah, bendita ignoracia!


continuará...

Oui, les jours -et surtout les nuits- étaient longs, pénibles et même douloureux et pas tant dû à la fracture elle même, mais à cause des piqûres quotidiennes qui maintenaient mes bras et jambes couverts de bleus -sans oublier mon petit problème d'hémophobie. J'ignore si au Mexique il sont aussi méticuleux avec ces choses là ni si la sécurité sociale se contente de renvoyer les gens chez eux avec un merveilleux plâtre -j'espère que ce n'est pas du tout comme ça- et comme bien heureusement, je ne me suis jamais cassé rien d'autre étant là bas, je ne peux pas faire des comparaisons. Mais la vérité c'est que le vague et incroyablement ingénu espoir qu'on me change au bout de quinze jours le plâtre pour un plus léger, au moment d'évaluer la guérison de mon pauvre pied, me donnait la force de continuer. D'autant plus lorsque les douloureux problèmes de circulation que même les forts antalgiques  aux dérivés de l'opium qu'on m'avait prescrit n'arrivaient pas à soulager -et qu'invariablement me faisaient penser à Baudelaire. Si j'avais su ce qui m'attendait... Ah, bénie soit l'ignorance!


à suivre...