samedi 3 novembre 2007

Ayer en el día de muertos / Hier dans la fête des morts


Mezquitán *

    
El aire huele a muerte
a calaveras de azúcar
y flores de cempasúchil,
lágrimas y recuerdos.
Oraciones que se escapan
por las grietas de lápidas centenarias.

Un rumor de nostalgias
se pasea entre las tumbas.
Aún hablan los que aquí duermen.

Abejas que zumban entre las cruces
y flores que se marchitan al sol
de un otoño que no se acaba.

La vida fluye
en el grito de la tierra herida,
esa que abre sus entrañas
para recibirnos en su seno
y hacernos dormir
mientras otros velan nuestro sueño.

Un sueño de muerte viva
que se ríe descarada de la Vida misma,
que nos mira fijamente
desde sus cuencas vacías
y nos estrecha en sus brazos de ceniza.

Ésta es la cara de la muerte
en mi tierra de ocre
donde por la noche
los ancestros vienen
para sentarse a nuestra mesa.
Entonces la luz de las velas no se apaga,
baila en nuestros ojos
con un extraño fulgor.

¿Es la muerte tan sólo un sueño?
¿El sueño de la vida
que es la vida misma
y no deja de recrearse
en una eterna oración?
No. El sueño es la vida
porque aquí, en éste cementerio,
sólo la muerte es real…



Mezquitán*


L'air sent la mort
aux crânes en sucre
et œillets d'inde,
larmes et souvenirs.
Prières qui s'échappent
entre les fêlures des stèles centenaires.

Une rumeur de nostalgies
se promène entre les tombeaux.
 Ceux qui dorment ici parlent encore.

Des abeilles bourdonnant entre les croix
et des fleurs qui se fanent au soleil
d'un automne qui se prolonge.

La vie coule
dans le cri de la terre blessée,
celle qui nous montre ses entrailles
pour nous accueillir dans son sein
et nous faire dormir
pendant que d'autres veillent notre sommeil.

Un rêve de la mort en vie
qui se moque de la Vie elle même,
qui nous fixe
du creux ses yeux vides
et nous serre dans ses bras de cendres.

Voici le visage de la mort
dans ma terre d'ocre
où les ancêtres viennent
pendant la nuit
pour se mettre à notre table.
Alors la lumière des bougies n s'éteigne pas,
elle danse dans nos yeux
d'une étrange lueur.


¿Est-ce la mort rien qu'un rêve?
¿Le rêve de la vie
qui est la vie même
et ne cesse pas de se recréer
dans une prière éternelle?
Non. Le rêve est la vie
parce qu'ici, dans ce cimetière
seule la mort est réelle...



* Un des plus anciens cimetières à Guadalajara