mercredi 12 décembre 2007

Un día de invierno / Un jour d'hiver

El invierno ha desnudado los arboles que se estremencen al viento en este bello atardecer, una fina lluvia me sorprende bajo los ultimos rayos de un sol deslumbrante y desde mi ventana miro al cielo buscando un arcoiris tan inesperado como la lluvia que acaricia su cristal.

L'hiver à dénudé les arbres qui  frissonnent au vent dans cette belle fin d'après midi, une pluie fine me surprend sous les derniers rayons d'un soleil éblouissant et dès ma fenêtre je me tourne vers le ciel pour chercher un arc-en-ciel si inattendu que la pluie qui caresse les carreaux. 

Mi segunda Navidad en Francia se anuncia en verdes, dorados y rojos y en la nieve que tanto espero, tanto como el día en que al fin pueda volver a mi Guadalajara de poetas y locos para reunirme con todos aquellos que deje al otro lado del mar. Envidio a aquellos que tienen la suerte de poder ir y venir a su antojo como las golondrinas, que sin problema anidan en uno y otro lado del Atlántico...


Mon deuxième Noël en France s'annonce en verts, rouges et dorés et dans la neige que j'attends avec impatiente, autant que le jour où je pourrai en fin rentrer à ma Guadalajara de poètes et fous pour rejoindre tous ceux que j'ai laissé de l'autre côté de la mer. Combien j'envie ceux qui ont la chance d'aller et venir à leur gré comme les hirondelles, qui nichent sans problème dans l'un ou l'autre côté de l'Atlantique...

No lamento mi decision de venir a instalarme aquí, simplemente hay días en que me invade la nostalgia y las fiestas de fin de año son el terreno ideal para que florezca la melancolía y todos los que estamos lejos de los nuestros lo sabemos bien.

Je ne regrette pas mon choix de venir m'installer ici, c'est juste qu'il y a des jours ou je me sens envahir par la nostalgie et les fêtes de fin d'année sont le terrain idéal pour faire fleurir la mélancolie et tous ceux qui nous trouvons loin des gens qu'on aime, nous le savons bien.

El tiempo pasa y las luces de Navidad se encienden, poco a poco el día se convierte en otra fría pero hermosa noche invernal.

Le temps passe et les lumières de Noël s'allument, à fur et à mesure le jour se transforme en une autre froide mais belle nuit hivernal. 


samedi 3 novembre 2007

Ayer en el día de muertos / Hier dans la fête des morts


Mezquitán *

    
El aire huele a muerte
a calaveras de azúcar
y flores de cempasúchil,
lágrimas y recuerdos.
Oraciones que se escapan
por las grietas de lápidas centenarias.

Un rumor de nostalgias
se pasea entre las tumbas.
Aún hablan los que aquí duermen.

Abejas que zumban entre las cruces
y flores que se marchitan al sol
de un otoño que no se acaba.

La vida fluye
en el grito de la tierra herida,
esa que abre sus entrañas
para recibirnos en su seno
y hacernos dormir
mientras otros velan nuestro sueño.

Un sueño de muerte viva
que se ríe descarada de la Vida misma,
que nos mira fijamente
desde sus cuencas vacías
y nos estrecha en sus brazos de ceniza.

Ésta es la cara de la muerte
en mi tierra de ocre
donde por la noche
los ancestros vienen
para sentarse a nuestra mesa.
Entonces la luz de las velas no se apaga,
baila en nuestros ojos
con un extraño fulgor.

¿Es la muerte tan sólo un sueño?
¿El sueño de la vida
que es la vida misma
y no deja de recrearse
en una eterna oración?
No. El sueño es la vida
porque aquí, en éste cementerio,
sólo la muerte es real…



Mezquitán*


L'air sent la mort
aux crânes en sucre
et œillets d'inde,
larmes et souvenirs.
Prières qui s'échappent
entre les fêlures des stèles centenaires.

Une rumeur de nostalgies
se promène entre les tombeaux.
 Ceux qui dorment ici parlent encore.

Des abeilles bourdonnant entre les croix
et des fleurs qui se fanent au soleil
d'un automne qui se prolonge.

La vie coule
dans le cri de la terre blessée,
celle qui nous montre ses entrailles
pour nous accueillir dans son sein
et nous faire dormir
pendant que d'autres veillent notre sommeil.

Un rêve de la mort en vie
qui se moque de la Vie elle même,
qui nous fixe
du creux ses yeux vides
et nous serre dans ses bras de cendres.

Voici le visage de la mort
dans ma terre d'ocre
où les ancêtres viennent
pendant la nuit
pour se mettre à notre table.
Alors la lumière des bougies n s'éteigne pas,
elle danse dans nos yeux
d'une étrange lueur.


¿Est-ce la mort rien qu'un rêve?
¿Le rêve de la vie
qui est la vie même
et ne cesse pas de se recréer
dans une prière éternelle?
Non. Le rêve est la vie
parce qu'ici, dans ce cimetière
seule la mort est réelle...



* Un des plus anciens cimetières à Guadalajara

mardi 30 octobre 2007

Otoño / Automne

Octubre se acaba y los días se dibujan en amarillos y los árboles se visten de rojo y marrón. Incluso aquí, al otro lado del mundo, el otoño sabe a cementerio y el viento puede soplar polvorientos epitafios entre mis cabellos, palabras de muerte y voces de muertos... Tan lejos y tan cerca al mismo tiempo, el día de muertos no ha cambiado en mi corazón, siempre llevo esta nostalgia de cruces y lápidas bajo un cielo intensamente azul y un sol de plomo que quema la tierra bajo mis pies... siento nostalgia de ese silencio de caminos desiertos bordeados de rostros de piedra eternamente vueltos hacia el cielo y el dulce zumbido de las abejas entre las flores que visten las tumbas. La magia de ese nexo con aquellos que ya no están con nosotros pero que no nos han dejado por completo... Si, siento nostalgia de Mezquitán y su extraño encanto y el recuerdo de los otoños pasados en él me hace sonreír con una dulce tristeza.


C’est la fin d’octobre et les jours se dessinent en jaunes et les arbres se sont habillés de rouge et de marron. Même ici à l'autre bout du monde, l'automne a le goût du cimetière et le vent peut souffler des épitaphes poussiéreux entre mes cheveux, paroles de morte et voix des morts... si loin et si près en même temps, le jour des morts n'a toujours pas changé dans mon coeur, toujours cette nostalgie de croix et de stèles sous un ciel tout bleu et un soleil de plomb qui brûle la terre sous mes pieds... j'ai la nostalgie de ce silence d'allées dessertes bordées de visages en pierre éternellement tournés vers le ciel et le doux bourdonnement des abeilles entre les fleurs qu'habillent les tombes. La magie de ce lien avec ceux qui ne sont plus là sans pour autant les avoir perdu totalement... Oui, j'ai nostalgie de Mezquitan et son étrange charme et le souvenir des automnes précédents là dedans me fait sourire avec une douce tristesse.



Que ganas de releer los poemas de Xavier Villaurrutia! Así es como me siento ahora, rodeada de recuerdos y nostalgias del ayer. Si solamente este otoño no se pareciera tanto al de allá... Y eso me confunde y me calma al mismo tiempo porque me hace sentir... menos lejos?


Quelle envie de relire les poèmes de Xavier Villaurrutia ! C’est comme ça que je me sens maintenant, entourée de souvenirs et nostalgies d’autrefois. Si seulement l’automne ici ne ressemblait autant celui là bas… Et ça me trouble et me soulage en même temps, ça me fait sentir un peu… moins loin?

Miro por la ventana la luz dulce y amarilla del sol, sin embargo hace frío, mucho frío.


Je regarde par la fenêtre la lumière jaune et douce du soleil, pourtant il fait froid, très froid.


Tengo ganas de ir hasta allá para visitar esa tumba que aún no he visto y en donde no he tenido la oportunidad de presentarme aunque no sepa qué decir y eso me da miedo. Por una vez que no encuentro las palabras en mi alma y estoy tan lejos. Quizas delante de su lápida (quien sabe) por fin sabría qué decir, tal vez solo deba comenzar con un "hola abuelo..." y entonces el resto venga por si solo...


J'ai envie d'aller là bas pour rejoindre cette tombe que je ne pas encore vue et où je ne jamais eu l'opportunité de me recueillir malgré que je ne sache pas qu'est-ce que je pourrais bien dire et ça me fait peur. Pour une fois je suis incapable de trouver les mots dans mon âme mais je suis loin. Peut être que devant son stèle (qui sait) j'y arriverais en fin de compte, peut être il ne suffira que commencer avec un: "bonjour grand père..." et le reste me viendra tout seul…

dimanche 26 août 2007

Atardecer / Coucher de soleil

El sol va fundiendose en el horizonte, entre sombras y nubes violaceas. Quiero escribir pero dudo antes de hacerlo en español, podria escribir en francés pero hoy no tengo ganas de ir contra natura, tal vez en otra ocasión.


Le soleil s'enfonce doucement dans l'horizon, entre nuages violacées et d'ombres. Je veux écrire mais j'hésite avant de le faire en espagnol, je pourrais le faire seulement en français mais aujourd'hui je n'ai pas envie d'aller contre nature, peut être une autre fois. *


Me pregunto si de veras la inspiracion ha vuelto a visitarme, si no se me han entumido los dedos y las palabras para describir ese no se qué que bulle dentro de mi, esta naturaleza de escritora que desde hace mucho me persigue y que muchas veces me invita a escribir cualquier cosa y hasta sobre cualquier cosa: sobre una servilleta en un café, sobre la mesa de concreto en los jardines de la facultad de medicina, sobre un kleenex en un bar a punto de echarme a llorar.. otra vez. Pero llorar palabras que se persiguen y que me dicen lo que siento aunque lo quiera negar.

Je me demande si l'inspiration est revenue encore une fois, si mes doigts ne se sont pas endormis et les mots pour décrire ce je-ne-sais-quoi qui bout dans mon intérieur, cette nature d'écrivain qui me poursuit et qui souvent m'invite à écrire n'importe quoi et même, sur n'importe quoi: sur une serviette en papier dans un café, sur la table en béton dans les jardins de la fac de médecine (à Guadalajara), sur un mouchoir dans un bar juste avant de me me mettre à pleurer... encore. Mais pleurer des mots qui se poursuivent et qui me disent ce que je ressens même quand j'essaie de me voiler la face.

Hoy fue un bello día pero me siento triste. Quizas releer aquellos viejos textos me puso más nostalgica de lo que pensaba. No sé. Miro por la ventana y la imagen que pasa por mi mente esta muy lejos de la que me presentan mis ojos, ni siquiera es la misma hora y definitivamente no es el mismo lugar. Aqui el sol se esconde detras de los edificios recortando la clara imagen de un gato en el tejado, de vez en cuando pasa un coche y un grupo de vecinos africanos a grandes voces cuenta quien sabe qué en el jardin. En la parada del camión hay gente que espera impaciente el 402, rodeados de bolsas y paquetes despues del shopping en el centro comercial a dos calles de aqui. Un hombre come un pedazo de pan arrancado a una de las diez baguettes que sobresalen de su bolsa verde del unico super de los arrededores. Dos lolitas miran entusiasmadas la ropa nueva que presumirán en en el proximo regreso a clases. Una gruesa mujer -también africana- regaña a sus hijos sin soltar su carrito del mandado a reventar. Un hindu recargado en un poste mira su reloj impaciente tal vez preguntándose si no será mejor ir a la estación del tren en vez de estar perdiendo el tiempo esperando el bus. Algunos niños, todavía de vacaciones, juegan haciendo sonar las campanas de sus bicicletas. Una abuelita pasea a su perro al lado de una señora que empuja una carreola... La luz verdosa del anuncio de la farmacia de enfrente se refleja intermitente en la pared. Los cerezos todavía están verdes pero el otoño se acerca y pronto se encontrarán desnudos para recibir el invierno francés que cada mañana los cubrirá de escarcha.

Aujourd'hui ce fut une belle journée mais je me sens triste. Peut être que relire ces vieux textes m'ont rendue plus nostalgique que je n'y croyais. Je ne sais pas. Je regarde par la fenêtre et l'image qui traverse mon esprit est bien loin de celle qui se trouve devant moi, il n'est même pas la même heure et en définitive ce n'est pas le même endroit non plus. Ici, le soleil se couche derrière les bâtiments en découpant l'ombre nette d'un chat sur le toit, de temps un temps une voiture passe et le groupe de voisins africains raconte bruyamment Dieu sait quoi dans le jardin en rez de chaussé. A l'arrêt bus il y a des gens qui attendent impatients le 402, entourés de paquets et de sacs après leur shopping dans le centre commercial à deux rues d'ici. Un homme grignote un bout de pain arraché à l'une des dix baguettes qui dépassent du sac vert appartenant à l'unique supermarché des alentours. Deux lolitas regardent enthousiasmées les nouveaux vêtements qu'elles porteront à la rentrée. Une grosse femme- africaine aussi- engueule ses enfants sans lâcher son caddie plein à craquer. Un hindou appuyé sur un poteau regarde sa montre impatient, peut être en se demandant s'il n'aurait pas mieux fait de se rendre plutôt à la gare au lieu de perdre son temps à attendre le bus. Quelques enfants, encore en vacances, jouent en faisant sonner les cloches de leurs vélos. Une mamie promène son chien à côté d'une dame avec sa poussette... La lumière verte de l'enseigne de la pharmacie en face se reflète en clignotant sur le mur derrière moi. Les cerisiers sont encore verts mais bientôt ils seront nus pour accueillir l'hiver français que chaque matin les couvrira de givre.

Como decía, la otra imagen esta muy lejos y bajo una luz distinta. Es la luz del mediodía bajo un sol que madura los inmensos campos de agave azul. Como me gustan esos campos azules que cuando regresabamos de Nayarit anunciaban las cercanías de Guadalajara, ya lejos del exuberante paisaje de la costa y el olor del mar. Unos pueblos más y estabamos en casa, contentos, todos bronceados, con las maletas llenas de ropa sucia, una bolsa de conchitas con otros tantos recuerdos inútiles para la familia y un montón de cocadas compradas en la terminal de autobuses antes de abordar.

Je disais donc, l'autre image se trouve bien loin d'ici et sous une lumière différente. C'est la lumière de midi sous un soleil qui fait mûrir les immenses champs d'agave bleu. Qu'est-ce que j'aime ces champs bleus qu'en quittant Nayarit annonçaient les alentours de Guadalajara, déjà loin du luxuriant paysage côtier et de l'odeur de la mer. Quelques villages encore et on était à la maison, heureux, bronzés, les bagages pleins de vêtements sales, un sac de coquillages et d'autres babioles en souvenir pour la famille et un paquet de cocadas (une sorte de pâte de noix coco) achetées vite fait dans la gare routière avant d'aborder.

Por qué pensar en esos campos de agave que se abren imponentes al sol? Ese sol que cae como plomo sobre los jimadores pero tan necesario como ese suelo particular para hacer que las plantas de agave alcancen la talla adecuada y poder preparar la bebida nacional.

Pourquoi penser à ces champs d'agave qui s'étalent majestueux au soleil? Ce soleil qui tombe comme du plomb sur les dos des jimadores** mais si nécessaire comme ce sol en particulier pour faire que les plantes d'agave atteignent la bonne taille et ainsi préparer la boisson nationale.









Tal vez por eso pensé en eso, no en el téquila sino en mi tierra que esta allá al otro lado del Atlántico y mas bien cerca del Pacífico, en mi Guadalajara de poetas y locos donde México vive en todo su esplendor, en donde la noche no ha caído todavía y la vida sigue su curso... sin mi...

C'est peut être à cause de ça que j'y pense, non pas à la tequila mais à ma terre qui se trouve à l'autre côté de l'Atlantique et plus proche de l'océan Pacifique, à ma Guadalajara de poètes et fous où le Mexique vit dans toute son splendeur, où la nuit ne tombe pas encore et la vie continue... sans moi...


* A la base le texte était écrit seulement en espagnol, c'est après que j'ai rajouté celui en français.
** Ceux qui coupent les plantes d'agave pour ensuite préparer la tequila.